Le Caisson hyperbare pour lutter contre le Covid-19
À l’hôpital d’instruction des armées Sainte-Anne à Toulon, une recherche originale est actuellement en cours. Il s’agit de proposer un traitement par oxygénothérapie hyperbare aux patients atteints de pneumonie causée par le coronavirus.
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Un nouveau traitement expérimental pour éviter les complications liées au coronavirus en test dans le var
À l’hôpital national d’instruction des armées Sainte-Anne à Toulon, une recherche originale est actuellement en cours. Il s’agit de proposer un traitement par oxygénothérapie hyperbare aux patients atteints de pneumonie causée par le coronavirus.
C’est une nouveauté qui pourrait peut-être améliorer l’état des patients atteints du Covid-19. On le sait, le virus atteint généralement les poumons et génère une dette majeure en oxygène dans l’organisme qui rend les malades dépendants d’un moyen d’oxygénation.
Pour remédier à cela, le professeur Blatteau, chef du service de médecine hyperbare à l’hôpital national d’instruction des armées Sainte-Anne, a eu une idée originale.
Il décrit: « Le projet proposerait d’utiliser un des moyens les plus puissants pour oxygéner l’organisme qui est le caisson hyperbare. Il s’agit du traitement par oxygénothérapie hyperbare. »
Le médecin a fait appel à Laurent Fréani, expert en hyperbarie et dirigeant de l’entreprise Tech Plus à Bandol: « J’ai contacté M. Fréani car dans le cadre de cette étude, on utilise un masque spécifique qui est une cagoule et qui permet de délivrer de l’oxygène. »
Des cagoules empêchant la transmission du virus
Laurent Fréani a fourni une trentaine de cagoules à oxygène. Ces dernières peuvent s’adapter à la morphologie des patients et sont réutilisables après désinfection. Mais les caissons hyperbares étant par définition un endroit très confiné, se pose la question de la transmission du virus entre les patients et les soignants. A cette interrogation, le chef d’entreprise précise: « La cagoule étant étanche à 100 %, il n’y a aucun risque de contamination entre le patient, les autres patients et le personnel soignant. »
Le médecin qui effectue cette étude exclusivement à l’HNIA Sainte-Anne raconte le principe d’une séance au caisson: « Le patient rentre dans le caisson hyperbare, s’assoit dans un fauteuil et on lui donne la cagoule pour qu’il respire de l’oxygène pur pendant 75 minutes à une pression de 2 atmosphères (équivalent à la pression d’une plongée à 10 mètres de profondeur). La cagoule permet une arrivée plus ou moins importante d’oxygène d’un côté et l’expiration d’un autre côté grâce à un tuyau qui évacue le CO2 à l’extérieur du caisson. »
Éviter une possible réanimation
À travers cette étude, le professeur souhaite réduire la durée d’hospitalisation des patients atteints du Covid-19 qui ont besoin d’oxygène. Son objectif est simple: « Le but, c’est d’éviter que les patients aillent en réanimation. En leur proposant de rentrer dans cette étude et en les oxygénant très fortement avant l’apparition des complications, on espère réduire le risque de dégradation respiratoire qui entrainerait un passage en réanimation. On agit vraiment en préventif. »
Si les conclusions devaient s’avérer positives, cela représenterait un fantastique progrès pour la santé des malades atteints par le Covid-19.
Loris Biondi de VAR MATIN
Mercredi 22 Avril 2020