Ces signes qui alertent sur le rhumatisme psoriasique

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20 à 30% des patients souffrant de psoriasis ont (ou auront) un rhumatisme psoriasique. Un diagnostic et une prise en charge précoces permettent d’éviter des conséquences parfois dévastatrices.

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Ces signes qui alertent sur le rhumatisme psoriasique

20 à 30% des patients souffrant de psoriasis ont (ou auront) un rhumatisme psoriasique. Un diagnostic et une prise en charge précoces permettent d’éviter des conséquences parfois dévastatrices.

Des douleurs inflammatoires qui réveillent la nuit, des raideurs articulaires le matin: ce sont des signes qui doivent alerter, d’autant plus quand on souffre déjà de psoriasis. Il peut en effet s’agir de rhumatisme psoriasique, et plus le diagnostic et la prise en charge sont précoces, meilleures sont les chances d’éviter des conséquences dévastatrices.

C’est le message diffusé à l’occasion d’une journée d’information des patients (lire par ailleurs) organisée récemment à l’Hôpital d’Instruction des Armées Sainte Anne à Toulon par l’association France Psoriasis (1).

Des douleurs souvent ignorées

Le psoriasis est une dermatose inflammatoire chronique et/ou un rhumatisme inflammatoire chronique qui évolue par poussées, l’inflammation étant provoquée par la présence en excès dans la peau ou dans les articulations de substances pro-inflammatoires, les cytokines

rappelle le Dr Thierry (2), dermatologue

 « C’est pour cette raison que la prise en charge du rhumatisme psoriasique est pluridisciplinaire, associant dermatologie et rhumatologie », poursuit le Dr Élodie (2), médecin interniste rhumatologue.

Parmi les 2 à 3% de la population qui souffrent de psoriasis, 20 à 30% souffriront d’un rhumatisme psoriasique. « Certains dès le départ, précisent les deux médecins, mais le plus souvent au bout d’une dizaine d’années. »

Le problème, c’est que trop de patients ignorent les symptômes de ce rhumatisme et les interprètent comme « des douleurs du quotidien qui n’en sont pas », sans les associer à leur psoriasis.

« Or, martèle le Dr Élodie, il faut les dépister au plus tôt. Le rhumatisme psoriasique a un impact important sur la qualité de vie. Négligé, il peut provoquer des atteintes destructrices et être responsable de limitations de la mobilité articulaire. »

S’il touche les mains par exemple, le patient pourra rencontrer des difficultés pour ouvrir une bouteille. Il peut tout aussi bien rendre difficile la marche ou provoquer des douleurs intenses des cervicales. « Tous les patients cependant ne subissent heureusement pas des atteintes destructrices de ce type » rassurent les médecins.

Un diagnostic complexe

Le diagnostic précoce est donc essentiel, mais pas si facile, car les symptômes sont ceux d’autres pathologies inflammatoires. « Le rhumatisme psoriasique s’exprime par des atteintes périphériques (sur les membres), axiales (sur la colonne vertébrale ou les cervicales) ou enthésites (aux insertions tendineuses, par exemple sur le tendon d’Achille) », liste le Dr Thierry.

La distinction entre les différentes formes de rhumatismes, pour identifier le rhumatisme psoriasique, est indispensable pour assurer la bonne prise en charge du patient. « La Société française de rhumatologie a proposé des critères diagnostiques bien connus des deux spécialités, dermatologues et rhumatologues », indiquent les deux médecins militaires.

Traitements « à la carte »

« Pour les personnes qui souffrent déjà d’un psoriasis, on peut souligner que les signes le plus souvent associés au rhumatisme psoriasique sont les atteintes sur le cuir chevelu, les ongles, le pli interfessier et la sphère génitale. Ces topographies psoriasiques prédisposent au rhumatisme psoriasique et doivent alerter en cas de douleurs », résume le Dr Thierry.

Le diagnostic posé, le patient peut bénéficier de nombreux traitements disponibles ciblant les fameuses cytokines et les facteurs inflammatoires. « On a connu une véritable révolution ces dernières années, d’où l’importance de la collaboration entre les deux spécialités pour adapter le traitement aux spécificités de chaque patient. On peut proposer du sur-mesure », fait remarquer le Dr Élodie.

Pour faciliter le choix du traitement, la Société française de rhumatologie (et son pendant européen EULAR) et la Société française de dermatologie ont publié récemment des recommandations avec un arbre décisionnel thérapeutique.

Reste à informer les patients pour qu’ils signalent au plus tôt ces douleurs qui doivent les alerter. C’était le rôle, entre autres, d’un escape game ludique et pédagogique (Citizen Pso et Rhum’ Pso) proposé dans le cadre de cette journée de sensibilisation à bord d’un bus stationné juste devant l’entrée de l’hôpital.

1. Journée organisée avec le soutien scientifique des équipes des services de dermatologie et de médecine interne de l’HIA, établissement recours en dermatologie sur l’aire toulonnaise.

2. Pour des raisons de sécurité, les noms des militaires ne sont pas communiqués.

Caroline Martinat

Var Matin

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